par Lisandra Paraguassu et Simon Jessop
Des nations européennes ont apporté leur soutien à une initiative de 2,5 milliards de dollars (environ 2,1 milliards d'euros) pour protéger la forêt tropicale du bassin du Congo, montre un document que Reuters a pu consulter, un projet qui pourrait faire de l'ombre à un plan similaire mis sur pied par le Brésil, pays hôte de la Conférence annuelle sur le climat.
Rassembler des fonds pour protéger et restaurer les forêts tropicales mondiales fait partie des principaux objectifs de la COP30, symboliquement organisée cette année dans la ville de Belem - considérée comme la "porte d'entrée" de l'Amazonie - pour mettre en exergue la nécessité de lutter contre la déforestation et les émissions que celle-ci engendre.
Dénommée "L'Appel de Belem pour les forêts du bassin du Congo", l'initiative de la France a reçu le soutien de l'Allemagne, de la Norvège, de la Belgique et de la Grande-Bretagne, qui ont signé le document, daté du 6 novembre, que Reuters a pu consulter.
Les donateurs "s'engagent à mobiliser plus de 2,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, en plus des ressources domestiques qui vont être mobilisées par les pays d'Afrique centrale pour la protection et la gestion durable des forêts du bassin du Congo", est-il écrit.
Ces pays disent également avoir pour objectif d'aider les nations africaines à réduire la déforestation via des moyens technologiques et des partenariats.
Si la protection de la forêt tropicale au Congo focalise autant l'attention, c'est parce qu'elle absorbe désormais plus d'émissions de gaz à effet de serre que les autres forêts tropicales.
Reste que l'initiative française pourrait être perçue comme une concurrente au projet que le Brésil a érigé comme l'un des principaux thèmes de la COP30.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a vanté les mérites du Fonds international pour la conservation des forêts tropicales ("Tropical Forests Forever Facility", TFFF), qu'il a décrit comme l'avenir du financement des politiques "vertes".
"En théorie, les deux initiatives sont très différentes", a déclaré un diplomate au fait des deux projets, notant que le TFFF offrirait des aides annuelles sans contrepartie. Il a toutefois admis qu'avoir deux initiatives distinctes pourrait être perçu comme contre-productif.
La Norvège a promis jeudi de contribuer de 3 milliards de dollars au TFFF, un montant inégalé pour l'heure. La France a aussi dit se joindre à l'initiative du Brésil, annonçant une participation de 500 millions d'euros.
(Lisandra Paraguassu à Belem et Simon Jessop à Sao Paulo; version française Jean Terzian)

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